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les vacances de m. dupont

probables, comme des heures, autour du cadran glauque et phosphorescent. Mes oreilles bourdonnaient encore, les muscles oculaires — et peut-être aussi le nerf optique — restaient douloureusement courbaturés. Mais c’étaient là des vétilles. Le curé me donna quelque chose à boire, et je ne tardai pas à recouvrer toute ma lucidité d’esprit.

Quand le petit jour éclaira la chambre, Thomas, sa femme et le curé se tenaient près de mon lit et j’achevais de leur conter cette histoire avec les péripéties que l’on sait.

L’abbé Ridel prit alors la parole :

— Il est urgent de supprimer les monstres, dit-il.

— Oh, repris-je, l’iguanodon, pour moi, n’existe plus.

— C’est ce que nous verrons. En tous cas, le mégalosaure connaît maintenant le goût de l’homme. Le voyez-vous descendre chaque nuit pour… Cela ne peut se supporter, surtout si l’on envisage la superstition des villageois. Il faut le supprimer… aujourd’hui même. Mais de quelle façon ?…

— On pourrait organiser une battue, fis-je ; avec le nombre…

— Le nombre, jamais ! Que les paysans sachent ce qui est arrivé, et la contrée sera vidée en un