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les vacances de m. dupont

dinosaurien. Un frisson, comme un spasme électrique, me bouleversa : je n’avais pas reconnu les mains de l’iguanodon, les pouces n’avaient pas de poignard ! Une cohue de pensées se bouscula dans mon épouvante : tous ces porcs disparus… le raisonnement faux de Gambertin sur l’impossibilité de plusieurs animaux, et même cette absence de l’iguanodon, l’Abel du Caïn mégalosaure…

— Prenez garde, Gambertin, c’est un mégalosaure !

Et je m’arrachai de la fenêtre pour courir à mon pauvre ami. Comme je sortais de la chambre, un bruit sec, celui d’un volet rabattu sur un mur, claqua derrière moi. Je l’attribuai à la foudre, à un retour subit de l’orage.

— Gambertin ! Gambertin !

Je passai devant la porte du curé. Qu’allait-il apprendre, bon Dieu ! Et sans réfléchir, la clef étant dans la serrure, je la tournai. Maintenant, j’étais au seuil de l’autre chambre et j’ouvrais la porte. Mais, retenu par un sentiment invincible, je n’avançai pas.

— Gambertin !

Il était là, toujours accoudé à la grande baie, faisant la sourde oreille.

— Gambertin ! suppliai-je. Puis je commandai :