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les vacances de m. dupont

Et je lui posai la main sur l’épaule. Mais, sans se déranger, il me donna un grand coup de pied dans les jambes. D’une voix posée, il se parlait à lui-même :

— Il faut que je le capture ; ne fût-ce qu’un jour, il faut que je puisse l’étudier vivant, ensuite il sera bon de le disséquer… j’en ferai la description… un beau volume avec mon nom, dans la bibliothèque, entre Darwin et Cuvier…

— Gambertin… suppliai-je.

Il se retourna :

— Imbécile ! Vous n’êtes pas fichu de trouver un piège, marchand de vélocipèdes, imbécile, sous-homme !

— Gambertin, venez ! Je trouverai le piège, c’est une affaire entendue. J’ai déjà une idée, vous verrez, une trappe… demain je vous en démontrerai le système si vous avez dormi bien sagement.

À force de promesses, je réussis à l’emmener, puis à le coucher.

L’aventure tournait au tragique.

Les jours suivants, j’exerçai sur mon hôte une étroite surveillance.

Redoutant pour lui les flammes du soleil, je le retins au château par tous les moyens, et j’eus