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les vacances de m. dupont

— Mais, observai-je, s’il ne s’agissait pas d’iguanodons, mais d’autres dinosauriens, que sais-je, de compsognathes par exemple ?…

— Dans ce cas, leur présence se serait manifestée d’une façon ou d’une autre, soyez-en persuadé. Cependant, c’est forger gratuitement des objets de frayeur. Songez donc aux mille nécessités qui durent se réaliser pour produire de nos jours la naissance d’un iguanodon ! Il serait insensé de supposer qu’un pareil concours de circonstances s’est multiplié.

Le raisonnement me parut défectueux. Cependant, mes craintes, j’en convenais, ne reposaient sur aucune base sérieuse, et la certitude excitait trop l’intérêt pour me laisser rêver à des contingences.

Au surplus, Gambertin m’entraîna dans un autre ordre d’idées. Il avait résolu de prendre vivant l’iguanodon, et nous cherchâmes un moyen de l’attirer dans la grange vide et de l’y enfermer.

Gambertin proposait un plan toutes les dix minutes ; il était aussitôt déclaré impraticable. Pour moi, je ne pus lui soumettre aucun projet de stratagème, ne me reconnaissant nulle propension à chasser l’anachronisme.

Ce fut le vingt juillet, vers minuit, que nous