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fantômes et fantoches

— Alors, je m’y perds… Ces animaux, après tout, étaient si différents de ceux d’aujourd’hui !

— Ne m’avez-vous pas dit, fis-je tout à coup, que les animaux antédiluviens et les plantes avaient entre eux des affinités plus ou moins accentuées en proportion du temps qui les séparait de l’origine commune ?

— Oui.

— À l’époque secondaire, ces affinités…

— Devaient encore être fort appréciables.

— Eh bien, attendez-moi une seconde. J’ai la vague sensation d’avoir trouvé quelque chose. Quoi ? Je ne sais au juste, mais j’ai trouvé quelque chose.

Et je sortis en trombe.

Le temps de le raconter, et je revins, agitant comme un drapeau vainqueur le numéro de La Poularde.

— Lisez ! m’écriai-je en désignant l’article « Couveuse égyptienne ».

Gambertin lut soigneusement :

— Eh, eh ! fit-il quand il eut terminé, j’entrevois en effet une lueur. Mais raisonnons. Et du calme !

Il assujettit son lorgnon :

— Se basant, d’une part, sur l’histoire des grains de blé d’Égypte qui ont germé, dit la réclame, après une longue inertie ; d’autre part, sur la simi-