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les vacances de m. dupont

— Cela justifierait les touffes… il me semble. Sa croissance lui aurait permis de brouter de plus en plus haut… Quand il ne mangeait pas tout, c’est qu’il était encore trop petit pour toucher du bec le sommet des arbres…

— C’est une solution, mais elle contredit justement une conjecture qui naissait en moi.

— Laquelle ?

— Je pensais aux crapauds trouvés, dit-on, pleins de vie au milieu d’un caillou… Les sauriens sont frères des batraciens, ces reptiles jouissent d’une longévité exceptionnelle, et je concluais que notre iguanodon avait pu rester enfermé dans un rocher que le tremblement de terre aurait brisé… Seulement, il en serait sorti plus qu’adulte, donc énorme ; à moins que l’exiguïté de sa prison n’eût empêché son développement, ou bien que le manque d’aliments et la raréfaction de l’air ne l’eussent atrophié…

Il réfléchit, puis :

— Non, ce n’est point cela, dit-il, ce qui est possible pour des années ne saurait l’être pour des siècles, à plus forte raison pour des durées cent fois séculaires. La vie a des limites reconnues, si considérables soient-elles dans certains cas. Dès la naissance, les êtres commencent à mourir…

— Alors ?