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les vacances de m. dupont

traces de mains plates s’imprimaient au milieu des autres, révélant un pouce très long et très affilé. En se baissant, la bête avait, une seconde, marché à quatre pattes.

Nous n’en pouvions alors douter : il n’y avait pas plus d’oiseau que de criquets, le visiteur nocturne était bel et bien un iguanodon.

Pas une parole ne fut prononcée, mais cette certitude, pourtant prévue, arrêta soudain notre poursuite. Effaré de l’aventure, je me laissai tomber assis dans la boue.

— Pas de ça, Dupont, me dit Gambertin. Il s’agit de suivre ces pas jusqu’à la bauge du saurien.

La colère me ranima :

— Qu’est-ce que vous chantez ? Vous voulez vous mesurer avec cet alligator qui a un sabre à chaque pouce ? Dans quel but ? Il est visible que ses empreintes se dirigent du côté de la montagne, et même droit vers la caverne ! Elle est sortie de la caverne, votre sale bête, elle est sortie de votre sale caverne, entendez-vous ? Et maintenant, rentrons, et vivement ! Je ne me soucie pas d’une rencontre… à faire frémir.

Gambertin, stupéfait de ma fureur, se laissa emmener sans plus de résistance.

Quelle que fût l’horreur de tout cela, je