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les vacances de m. dupont

un signe, et l’abbé Ridel prit une place dans notre estime :

— Le malheur, poursuivait-il, c’est que mes prédécesseurs ont usé, et pas mal de mes collègues usent, de cette frayeur pour maintenir leurs ouailles dans la religion. Je ne continuerai pas cette méthode et, devant moi, la tâche est immense…

— Ne voulez-vous pas, insinua Gambertin, reprendre dans la paix de la campagne vos études favorites ? approfondir la branche scientifique ou littéraire dont vous préfériez, au séminaire, le travail ?

— J’espérais me livrer à l’archéologie, répondit le prêtre avec un sourire résigné, mais je me dois tout entier à mes brebis, j’apprends la médecine…

— Vétérinaire… osa Gambertin.

Le curé n’entendit pas et reprit :

— Le docteur habite loin, et l’hiver, par la neige, il voyage difficilement. D’ailleurs, faire de l’archéologie dans ce pays dénué de tout monument…

— Oui, l’archéologie, fit mon ami, une assez belle chose… c’est la paléontologie des maisons… elle commence où l’autre finit…

Il enfla son débit : Je suis un paléontologue, monsieur le curé.