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les vacances de m. dupont

Je restai muet.

— Vous voyez bien que c’est de la démence, de la démence !

Il comparait l’esquisse avec la feuille :

— Et vous dites que toutes les nervures sont mangées, à présent ?… Mais pourquoi ne l’ont-elles pas toujours été ?… Et l’écorce porte des déchirures de griffes ?… Mais pourquoi les touffes de feuillage respectées au début ?… Et cette bave… cette bave de ruminant !

Dupont, je crois que je deviens toqué, moi aussi. Avec ce maudit soleil, cela n’est pas impossible. Il importe d’interroger quelqu’un de raisonnable afin de savoir si nous ne sommes pas fous tous les deux.


v


Quelqu’un de raisonnable, avait dit Gambertin.

À quatre lieues à la ronde, il n’y avait d’hommes vraiment judicieux que les instituteurs et les curés. Le pauvre hameau ne possédait pas d’école, mais une église s’y élevait sous les espèces d’une grange clochetée d’un pigeonnier. Son vieux des-