— Mais, lui dis-je, il ne s’agit pas de cela ; je crois à l’oiseau, puisque nous l’avons vu…
— Aucun oiseau n’a le bec ainsi disposé.
J’entrevis alors une énormité et je dis malgré moi :
— Ce bec a disparu, mais puisque l’oiseau procède de l’iguanodon, n’y eut-il point aux époques préhistoriques des ptérodactyles qui en furent munis ?
— Jamais ! les premiers habitants de l’air possédaient un bec armé de crocs d’un bout à l’autre. Étaient-ils exclusivement carnivores, étaient-ils omnivores ? Je ne sais. En tous cas leur morsure laissait des traces de dents, cela je l’affirme.
— Eh bien, Gambertin, dans ces conditions, ou bien je suis fou, ou bien un iguanodon se promène dans vos bois, la nuit.
— C’est inadmissible ! Inadmissible ! répétait Gambertin.
Néanmoins des étincelles luisaient dans ses yeux, et je devinais que cet enragé maniaque souhaitait ardemment ce qu’il niait.
— Un pareil animal, aussi pesant, aurait laissé des marques de pas, dit-il.
— La terre est dure comme si elle était gelée.
— Mais comment un dinosaurien serait-il parvenu en bonne santé jusqu’à nous ?