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les vacances de m. dupont

— Il en résulta deux constatations :

L’oiseau (?) ne laissait plus les nervures, rien ne restait à sa dernière victime de son feuillage.

L’écorce des troncs était éraflée à mi-hauteur sur une étendue d’un mètre environ.

Outre cela, rien de remarquable.

Qu’en inférer ? Je m’assis à la lisière du bois pour y réfléchir plus à l’aise, sous un platane.

L’une de ses feuilles basses attira mon attention. D’un bond, je la cueillis. Elle était gluante, enduite de salive, eût-on dit, et portait une trace qui, la déchiquetant, s’y imprimait en un V aux jambages ondulés.

Cette empreinte ne m’était pas inconnue. Mes yeux la retrouvaient. Où donc l’avaient-ils déjà regardée ?… Ah ! Gambertin l’avait dessinée sur le mur… c’était… mais non, impossible !

Je me précipitai dans l’orangerie et je confrontai l’empreinte avec le croquis de Gambertin. La similitude était flagrante… Le bout d’un bec identique à ceux des iguanodons avait mordillé cette feuille.

Gambertin entra. Je lui fis part en balbutiant de ma découverte.

— C’est de la folie ! s’écria-t-il. Un iguanodon vivant !