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les vacances de m. dupont

Très franchement je m’en ouvris au maître Jacques.

— Monsieur, me répondit-il, mon Saurien n’a pas été attelé de longtemps, et il est mieux soigné qu’un enfant. S’il reste maigre, c’est qu’il ne profite pas, car il a d’amples rations, allez. Mais figurez-vous, — c’est peut-être encore la faute de la chaleur, — toutes les fois que je lui apporte sa première botte, au matin, je le trouve comme ça, plein de sueur.

— Quand nous partions pour la caverne, répliquai-je, c’était pourtant de bonne heure, et le cheval n’avait pas un poil de mouillé malgré la température…

— Eh non ! voilà seulement une huitaine que ça lui produit cet effet-là…

— Une huitaine ! m’écriai-je, mais que se passe-t-il donc ici depuis une huitaine ?…

J’ai vu dans ma vie des spectacles horribles, Je ne me rappelle pas que l’épouvante m’ait jamais secoué comme alors.

Il y avait quelque chose. Je faisais plus que de le supposer. Cette coïncidence de durée liait ensemble des incidents sans rapport apparent, mais offrant toutefois une analogie antérieure : l’étrangeté. Ils devaient constituer des effets d’une