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les vacances de m. dupont

au fond de la bibliothèque, fenêtres, rideaux et stores bien clos, à la lumière d’une lampe. Nous allâmes même au plus fort de l’été jusqu’à descendre à la cave.

Le soir, nous sortions. Il y avait à la brune un instant de fraîcheur relative et nous en profitions bien vite, la chaleur sévissant de nouveau toute la nuit dès cette accalmie de transition. Nous rencontrions alors des promeneurs insolites qui goûtaient comme nous cette trêve. Beaucoup de serpents désertaient sans prudence leur anfractuosité, des aigles planaient, venus de très loin à la recherche d’un peu d’eau, et la soif leur rendait à tous l’insolence désapprise d’approcher l’homme.

Ce ne fut pas tout. Une brise enflammée se mit à souffler : un sirocco de dévastation.

Alors les campagnards prièrent sans relâche, croyant décidée la fin du monde par un cataclysme inverse du déluge.

Thomas, toujours incrédule, se bornait à arroser ponctuellement les débris du parc ; malgré l’attaque aveuglante des rayons, il pompait avec intrépidité l’eau, de moins en moins abondante, qu’un robinet, au mur de l’orangerie, versait dans ses arrosoirs.

Un matin, il entra dans la bibliothèque, le visage