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les vacances de m. dupont

allait finir, et, en signe de contentement, ils s’assommèrent de taloches en criant tous à la fois.

Nous ne pûmes nous empêcher de quitter la besogne pour aller recevoir un peu de pluie.

Il n’en tombait pas, et dans le ciel, d’un bleu violent, pas un nuage ne glissait. L’air sec, immobile, cuisait les poumons.

Un nouveau grondement, à peine perceptible, parvint à nos oreilles par l’orifice de l’antre, et alors il me sembla qu’une vague passait sous mes pieds. Je chancelai. Les autres exécutèrent comme au commandement la même cabriole. Gambertin, toujours impassible, proclama :

— Tremblement de terre !

Je n’ai jamais revu les quatre paysans. Ils se sauvèrent à toutes jambes.

Et pourtant cette secousse insignifiante ne devait pas se renouveler.

Durant une semaine, Gambertin, Thomas et moi nous retournâmes courageusement à la grotte. Seulement, comme la température souterraine se maintenait à une hauteur excessive, nous prîmes le parti d’attendre qu’elle baissât et de nous attaquer, cependant, au compsognathe.

Eh bien, j’en conviens, j’envisageai cela comme une délivrance. Les montagnes ternes m’alarmaient.