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les vacances de m. dupont

niture d’Adam et d’Ève, couple parfait au début ; car vous n’avez pas la prétention d’être parfait, n’est-ce pas ?

— Hélas non, et ma pauvre tête médiocre s’affole à toutes ces suppositions…

— Eh bien, n’y pensez plus ! Et donnez-moi plutôt le radius gauche…

C’est en échangeant de tels propos que nous achevâmes de monter l’iguanodon.

Le lendemain fut une journée plus fatigante.

Dès l’aube, notre petite caravane s’était enfoncée à travers les bois. Nous suivions sous les feuilles naissantes un chemin de gazon, nous, c’est-à-dire Gambertin, Thomas, quatre solides paysans, le maigre Saurien traînant un énorme tombereau, et moi.

Didyme et ses compatriotes conversaient obscurément, Saurien soufflait en déplaçant avec effort le poids du tombereau vide, et Gambertin marchait sans rien dire.

Sous cette latitude, la chaleur, en 1900, fut tropicale. Au commencement de ce mois d’avril on en souffrait déjà. Aussi, avancions-nous sans hâte.

Livré à mes réflexions, je ne m’approchais pas des montagnes suspectes sans une sourde appré-