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les vacances de m. dupont

chaient légèrement en avant, leur queue puissante traînait à la façon d’un troisième pied, et ils avaient l’air embarrassés de leurs bras, comme l’est un chien quand il fait le beau. Leur encolure, proportionnée au reste dans la mesure des kanguroos et cambrée en arrière afin de rattraper la verticale, supportait la tête allongée d’un cheval, mais quel cheval ! L’inscription des socles proclamait : hauteur huit mètres.

— Ils sont morts très jeunes, avant leur complet développement, s’excusa Gambertin. Les adultes atteignaient une taille de quinze mètres.

Et, ce disant, il me désignait un fémur indépendant doublant presque la dimension des autres.

— Mon immeuble est trop petit. Il me faudrait une basilique pour loger tout mon peuple.

— Mais comment se fait-il, demandai-je, que la main, caractéristique de l’homme, soit mieux formée à l’époque secondaire chez les… futurs oiseaux que chez les futurs pianistes ?

— Cette main de l’iguanodon, répondit Gambertin, n’est que provisoire et marque une étape dans l’acheminement de la patte vers l’aile. Il fallait que la patte précipitât les phases de cette évolution pour se changer en aile dans le même temps que, d’un autre côté, — celui du mégalosaure, — elle devenait seulement une main. Ce sont les