Page:Renard - Fantômes et fantoches, 1905.djvu/266

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
250
fantômes et fantoches

Évidemment, sur toute la surface de la plaine, on pourrait se livrer à des recherches, mais les fossiles sont en général peu fréquents, on creuserait bien des trous avant de réussir ; et puis, là-dessous gisent surtout des poissons. Quelques reptiles gigantesques, comme l’ichtyosaure et le plésiosaure, seraient, je l’avoue, de belles trouvailles, mais je préfère travailler là-bas, où reposent une quantité de dinosauriens. Ils me charment davantage ; plus tard vous en apprendrez la cause.

Ces bêtes dont le nom veut dire lézards terribles, n’étaient organisés pour la nage qu’à demi, mais ils fréquentaient sans exception le bord des eaux et les marais dans lesquels ils barbotaient, ceux-ci broutant des herbes marines et ceux-là dévorant les poissons. L’eau demeurait l’élément fertile, nécessaire aux fonctions vitales, mais déjà certains êtres n’y flottaient plus constamment et bien des pattes non palmées foulaient volontiers la terre ferme.

Il poussa la porte de l’orangerie.

L’ombre grandissait les squelettes blancs.

Je les toisai en connaisseur, mais mon orgueil fondit sans délai, Gambertin parlait :

— Que d’inconnu, pourtant, subsiste en ces présences ! Voilà la certitude : des os. Mais quelle