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les vacances de m. dupont

Tout ceci vous a rappelé — chacun sait cela en naissant — que l’écorce terrestre est, en théorie, composée de dix-neuf couches différentes, sans compter les subdivisions…

— Comment, dis-je, en théorie ?

— Oui, parce que, comme vous l’avez vu pour ce schiste, les soulèvements d’un âge ont mis parfois un peu du sol contemporain à une altitude qui le sauve des ensevelissements à venir ; d’autres fois, au contraire — et c’est le cas de cette plaine jurassique — les inondations fantasques ont soudain ménagé telle ou telle contrée. Tenez, tout le sud-ouest de la France était immergé tandis que l’emplacement des Ormes restait à sec.

Je vous ferai mieux saisir cela sur mes cartes géologiques.

Donc, le sol est stratifié en dix-neuf écorces dont chacune représente une ère. Mais elles ne renferment pas toutes des fossiles, car toutes, n’ayant pas connu la vie, n’ont pu l’enclore au sein de leur épaississement.

La vie n’apparaît — et combien discrètement — que dans le quatrième lit en partant du feu central, c’est-à-dire dans le deuxième terrain d’origine aquatique, les deux premiers lits (de lave et de granit) étant fils non de l’onde mais du feu, et le troisième (de schiste) ayant été déposé par une