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fantômes et fantoches

son élévation l’ayant préservé des eaux postérieures à celles qui l’avaient formé et de leurs dépôts successifs.

L’éruption souleva encore ce terrain et projeta à sa surface une masse de lave. Celle-ci recouvrit une partie du schiste — le milieu — et l’autre fut depuis respectée par les caprices géologiques.

Oui, ces sommets grisâtres sont en lave. Dans toute la région vous les trouverez environnés de schiste et non en contact avec le fond de la mer disparue, mais ici, sur une faible longueur, ces deux terrains se rejoignent ; et c’est une particularité assez rare, ce rapprochement intime de roches éruptives et d’une couche jurassique.

— Sans doute, avançai-je, cela est dû à une coulée de lave ?

— Non pas, mais à un éboulement, lors de l’éruption, de blocs refroidis. J’ai de bonnes raisons pour le croire : ces cratères si proches en apparence se trouvent trop éloignés pour avoir lancé leur lave jusqu’à la berge du marais, et vous verrez que la matière en question y est arrivée sous forme de rochers et non à l’état de pâte en fusion.

— Mais, les animaux… fis-je.

— Attendez, nous y voilà.