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les vacances de m. dupont

— Un compsognathe ! m’écriai-je avec élan, mais je crois bien que je veux vous aider. Mais, c’est captivant au suprême degré ce que vous faites là !

— N’est-ce pas ? Je savais bien que vous y viendriez, c’est irrésistible. Vous verrez, nous passerons des instants comme les dieux n’en connaissaient pas. À l’aide de raisonnements mathématiques, vous rétablirez pièce à pièce au sein de votre imagination le monde des premiers âges, et il vous sera donné d’entrevoir la solution du grand problème… Mais vous avez trop tardé ce matin pour que je commence votre initiation. Allons déjeuner.

Dès ce moment, je fus la proie d’une surexcitation qui devait persister jusqu’à mon départ. À l’heure où j’écris, d’avoir retracé cette scène, j’éprouve encore, quoique bien atténuée, la même émotion : la fièvre des recherches.

Le repas fut vite expédié.

— Il fait remarquablement chaud pour la saison, observa Gambertin, voulez-vous que nous fassions une promenade en fumant une pipe ? Aussi bien ma première leçon vous profitera-t-elle davantage si je la donne au dehors.

Nous partîmes côte à côte.

— D’abord, répondez-moi, dit-il. Êtes-vous très religieux ?