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les vacances de m. dupont

poussins et de les faire naître en bonne saison. »

Suivait l’exposé de la théorie et la description de l’attirail avec ses thermomètres, hygromètres, robinets, etc… C’est encore très pratique.

Il y avait longtemps que j’avais envie d’une couveuse, car les poules soignent mal les coquilles étrangères, et mon propriétaire, soucieux des grasses matinées de ses ayants-droit, ne veut point me tolérer la propriété d’un coq. Ce récent perfectionnement surmontait mes dernières indécisions ; d’autre part, la cabane de sapin servant de poulailler à mes volatiles pourrissait. J’éprouvai donc une double joie, peut-être maintenant partagée avec mon lecteur, et je serrai le journal dans ma valise.

Le train faisait halte.

Le reste du voyage fut une série énervante d’arrêts. Je n’en parlerais pas si je n’avais plaisir à revivre cette marche vers l’été — il m’est difficile de cacher, en effet, que je m’éloignais du Nord.

Enfin, au soir, j’atteignis le but : une station isolée.

Gambertin n’était pas là. Un vieux paysan patoisant m’aborda, s’empara de ma valise et me fit monter dans un breack disjoint, branlant, poudreux, vraie pièce de musée, Un cheval rétrospectif somnolait aux brancards :