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les vacances de m. dupont

pas dorloter… Et pourtant, j’ai fait cela. Quand j’y pense, des forces mystérieuses se dévoilent. À coup sûr un aimant irrésistible m’attirait aux Ormes. Oui, c’est une injonction toute puissante qui désigna ma plume pour tracer ce récit, et je m’en étonne car, si elle est experte aux longues additions, le style narratif la fait crisser sous l’effort.

Le mardi suivant, à huit heures du matin, j’étais en wagon avec la perspective de n’en pas sortir avant le soir, sinon pour changer plusieurs fois de train.

Ici, je me vois assez embarrassé… Un écrivain de profession s’en tirerait avec habileté, mais moi, je ne sais comment faire et j’aime mieux avouer franchement la chose. Voilà :

Je ne veux pas faire connaître le pays où je me rendais. La divulgation de ce qui s’y passa lui porterait, selon moi, un grave préjudice : les voyageurs répugneraient à s’y aventurer, et les indigènes — ignorant encore les faits que je vais dire — le déserteraient peut-être.

Je pourrais dénicher à l’étranger une région, remplissant les mêmes conditions que cette province, afin d’y transporter mes personnages, en ayant soin d’annoncer la supercherie pour ne faire