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fantômes et fantoches

Il me sembla que les yeux de mon associé s’égayaient.

— Tenez, j’ai reçu ce matin… lisez cette lettre, Brown…

Il la parcourut et, cependant, je m’en répétai la bienheureuse teneur :

Mon cher ami,

En répondant à ma lettre de décembre, vous m’avez avoué votre passion de la campagne. Pourquoi ne viendriez-vous pas l’exercer aux Ormes ?

Je compte sur vous et n’admets pas de refus.

À bientôt.

R. de Gambertin[1].

P. S. — Il va sans dire que c’est une saison que je vous demande, et deux si possible. Le soleil va flamboyer, venez donc tout de suite. Je vous attends.

Brown me regardait d’un œil amusé :

— Je pense que votre spleen… il a commencé au mois de décembre. Vous êtes malade d’avoir envisagé le remède, simplement… Mais ce n’est pas une raison pour ne pas vous soigner. Qui est ce monsieur de Gambertin ?

  1. Pour des motifs qu’on lira plus loin, le nom du domaine et celui du châtelain sont supposés. (Note de l’auteur.)