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fantômes et fantoches

tures faciles, regretteront sans doute ma demi-science et l’emploi des quelques mots techniques qu’elle m’a permis de retenir.

Aux uns, je dirai : Je suis ce que je suis et n’ai point le loisir de passer des années à me rendre érudit pour rédiger l’histoire d’un semestre, sans doute l’unique ouvrage de toute ma vie.

Aux autres, je ferai tout uniment observer qu’on ne peut désigner par des vocables communs les objets inusités et que je n’ai pas choisi ceux que j’ai à citer.


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Le 25 mars 1900, au matin, je m’habillais dans mon petit appartement de garçon, au troisième étage, boulevard de Sébastopol, au-dessus de notre magasin de vente.

Suivant une habitude vieille de vingt ans, je me disposais à passer la journée du dimanche au grand air avec Brown.

Brown, mon associé, est Anglais. Son nom fait bien dans une raison sociale et sa personne est précieuse à la tête d’une entreprise de commerce.