Page:Renard - Fantômes et fantoches, 1905.djvu/223

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
207
offrande à cypris porte-miroir

— Mon bon Lavaret, je suis prête tout de suite, asseyez-vous.

Vous pouvez le voir, l’ingratitude n’est pas mon fait, et je vous reçois dans une intimité compromettante…

— Vous avouerez pourtant que monsieur le perruquier en profitait avant moi, dit Lavaret, et d’autant plus complètement.

— Oh ! le coiffeur, ça ne compte pas. À propos de cela, j’ai eu joliment peur ; figurez-vous, mon bon Lavaret, qu’Adrien, mon coiffeur habituel, est tombé malade ; je ne savais pas du tout comment les choses tourneraient ; par bonheur, monsieur que voilà lui a demandé quelques conseils au sujet de mes petites manies, et il s’en tire, ma foi, très habilement.

L’homme, sans cesser de mâcher d’un fer frétillant une onde blonde, s’inclina, montrant ses dents trapues.

Ça ne compte pas ? songeait le musicien ; si j’étais femme, je ne voudrais pas rencontrer ce garçon la nuit, au coin de mon boa…

— Mettez-vous en face de moi, et causons.

Lavaret obéit. S’étant accoudé à la coiffeuse de citronnier, il regardait Mme de Fryvol se mirer, sans apercevoir son image.

Chrysis ! Vêtue du peignoir candide comme