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LE LAPIDAIRE


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Il y avait à Gênes, sous le dogat d’Uberto Lazario Catani, un lapidaire allemand fameux entre tous les marchands de pierreries.

C’était une époque favorable aux célébrités pacifiques :

La peste, dont la dernière épidémie avait fait des ravages très meurtriers, ne sévissait plus depuis deux ans ;

Entre Venise et sa rivale, la haine séculaire mourait dans une lassitude et un affaiblissement militaire reciproques ;

Enfin, Andrea Doria venait de délivrer sa patrie en chassant les Français, et dans Gênes indépendante il avait constitué un nouveau gouvernement républicain dont la force et l’harmonie promettaient une ère florissante de paix intérieure. Là était