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la fêlure

pour Farges, parce que les lettres, c’est comme la peinture…

Amolin railla :

— Gare aux Théories, Gouache !

— Eh, je veux justement parler d’un système que Farges a stupidement parodié dans son ignoble bouquin, le scélérat !

Écoutez : je proscris toute prédominance de teinte dans une toile de jour…

— Oui, interrompit Amolin, c’est pourquoi le Raphaël Gouache des Théories possède un pivot sur lequel il fait tourner ses tableaux. Il ne les signe que si la couleur générale de la toile tourbillonnant est le blanc ; car cela prouve que les sept couleurs s’y rencontrent dans les proportions du prisme et que l’éclairage est conforme à la nature.

— Amolin, s’écria Blondard, vous êtes le plus bouché des contrapontistes ! Voilà ma véritable méthode…

— Assez, mon bon ami, lui dis-je, vous avez peut-être raison ; je le vois bien, j’ai pris autour de moi pas mal de croquis pour mes ensembles, ceux-là n’en sont que plus vrais. Mais, je vous l’assure, tous mes bonshommes n’ont pas la même origine. Ce matin, par exemple, j’ai tenté d’en construire un, et l’imagination seule y travaillait, sans l’aide de la mémoire.