doute ce mot qui ne fut rien pour eux, mais moi, moi qui l’écoutais bruire comme un monde harmonieux, je l’ai oublié.
J’ai compris : tu étais trop heureux, ce matin-là, ton chagrin d’aujourd’hui est fait de toute cette joie immense et disparue.
C’était l’aurore, la primevère fleurissait.
Le soir tombe et l’automne s’effeuille.
Ah ! Melibœus ! Tout l’automne agonise dans mon cœur, et mon âme est une feuille mourante secouée par la tempête dans un crépuscule près de s’éteindre…
Écoute, Tityrus, dis-moi ta peine. Ce n’est point curiosité de ma part : je la devine à peu près ; les Dieux en façonnent beaucoup sur ce modèle-là pour faire pleurer les hommes, mais je sais que cela soulage de laisser crier la souffrance.
C’est étrange… il me semblait qu’un long discours serait nécessaire pour t’expliquer mon désastre ; et voilà maintenant qu’il suffit d’une toute petite phrase…