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le bourreau de dieu

qu’il possédait du sabotier : l’écriture, identique, était de la même main.

Quelqu’un, armé de pistolets cachés, se rendit chez Marcoux, mais le bandit avait déguerpi avec tout son misérable mobilier, et la campagne, fouillée pendant deux jours, ne décela rien qui pût éclaircir l’opinion au sujet de cette double disparition.

Le lendemain de la troisième journée, bien que ce fût Pâques, une voiture débarqua les magistrats sur la place du village.

Dès leur arrivée, ils demandèrent à être conduits à la maison de Christophe.

M. le substitut, mis en verve par cette expédition, risqua que « cela montait vraiment beaucoup pour une descente de justice », mais M. le juge d’instruction, tout à la joie de retrouver les montagnes qu’il affectionnait, n’entendit pas.

Ces messieurs constatèrent l’absence de tout indice révélateur, puis se disposèrent à regagner un niveau plus naturel à leur profession et plus favorable à leur appétit.

Mais le juge d’instruction se déclara soudain envahi par un besoin irrésistible de plein air et d’escalades. « Puisque l’occasion s’offrait », il voulait « savourer cet avant-goût des congés et se payer une petite ascension ! ».

Ayant dit, il retroussa le bas de son pantalon et