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fantômes et fantoches

Son absence gênait comme celle d’un objet familier, et le recueillement des âmes venues, dans le silence des cloches, pour déplorer le martyre du Rédempteur, en fut troublé.

L’aubergiste ne le vit pas davantage.

Mais, circonstance grave, Marcoux, lui aussi, avait disparu.

Les deux absents furent immédiatement nommés l’un victime et l’autre assassin, une effervescence bourdonna dans tout le village, et une troupe frémissante de curiosité prit le chemin de la maisonnette.

Celle-ci avait été soigneusement vidée. Il n’y demeurait pas un escabeau.

À la muraille, bien en évidence, une feuille manuscrite s’étalait.

On lut :

« Je lègue tout mon bien à Marcoux, Jean-Pierre-César, en remerciement du grand service qu’il a accepté de me rendre et pour lui exprimer ma reconnaissance de faciliter mon expiation. »

« Christophe. »

Chacun répéta le billet ambigu sans pouvoir en pénétrer le sens obscur.

Le charron eut l’idée de le comparer aux reçus