d’amour, et que cette heure-là même ne valait pas les nuits désespérées, quand le but était plus désirable de paraître inaccessible.
Est-ce que son bonheur continuerait à décroître ainsi fatalement ?
Mais non, ces crises violentes ne pouvaient se prolonger sans tuer leur homme, le paroxysme en était passé avec tous ces périls, et son amour allait se maintenir égal à lui-même, à présent. Murasaki était si belle…
À ce moment, elle sortit de son réduit, et Tokutaro sursauta.
Les coutumes sont impitoyables. Elles forçaient les épouses japonaises à porter ostensiblement la preuve qu’elles refusaient de plaire désormais à tout autre qu’à l’époux.
Fidèle à l’usage, Murasaki avait rasé les arcs si purs de ses sourcils et laqué de noir ses dents éblouissantes.
— Me voilà parée ! s’écria-t-elle joyeusement.
Pauvre Murasaki ! Elle devina dans les yeux de son chevalier une douleur inexplicable ; et elle crut gentiment qu’un peu de soleil la dissiperait, puis que cela suffisait toujours à guérir ses propres mélancolies, ses peines d’oiseau !…
Elle lui dit, et son joli sourire était maintenant tout ténébreux :