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JEAN. — Nous sommes de pauvres misérables qui descendons vers le singe.

JACQUES. — Vers le jouet mécanique aux pattes alternantes. Notre vie, c’est une roue qui fait crrr… crrr… Quand je pense que, chaque matin, je m’exerce à enfiler mon pantalon sans y toucher ! J’arrondis sur le modèle d’un cylindre ma culotte droite. Celle de gauche ne m’intéresse pas. Je lève la jambe, et ffft ! il faut qu’elle fuse comme une hirondelle dans un couloir ; sinon, je recommence.

JEAN. — Réussis-tu souvent ?

JACQUES. — À la fin je triche, et las de danser sur un pied, je me contente d’un à peu près. Mais j’y arriverai, dussé-je rester une journée en chemise.

JEAN. — Je me lève plus calme. Mes serviettes seules me préoccupent. J’en ai sept ou huit en train. Dès que l’une d’elles est mouillée, je la rejette. Je ne leur tolère qu’une corne humide. La première m’essuie le front, la seconde le nez, la troisième une joue, et ma tête n’est pas sèche, que j’ai