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LA CLEF
À Alfred Capus.
La vieille est vieille et avare ; le vieux est encore plus vieux et plus avare. Mais tous deux redoutent également les voleurs. À chaque instant du jour ils s’interrogent :
— As-tu la clef de l’armoire ? dit l’un.
— Oui, dit l’autre.
Cela les tranquillise un peu. Ils ont la clef chacun leur tour et en arrivent à se défier l’un de l’autre. La vieille la cache principalement sur sa poitrine, entre sa chemise et sa peau. Que ne peut-elle délier, pour l’y fourrer, les bourses de ses seins inutiles ?