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L’ARAIGNÉE



À Madame Séverine.


Le poète est couché, à plat ventre, dans l’herbe, et s’il n’en mange pas déjà, il en mâche. Il a le nez sur un trou de grillon certainement habité, comme l’indiquent de petites graines noires, les fraîches crottes du seuil. Au moyen d’un brin d’herbe sec il tente, en l’agaçant, de faire sortir le grillon.

Parfois celui-ci montre sa fine tête et rentre.

Le poète se dissimule et chatouille plus vivement.

Le grillon remonte, hésite, se décide, fait