Page:Renard - Coquecigrues, 1893.djvu/182

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Elle ne ramena pas Pauline.

Un homme proposa de parcourir le village, en bande.

— Tout à l’heure ! un peu de patience !

D’ailleurs, les rues s’assombrissaient comme autant de caves.

— Faisons du jour avec nos lanternes, dirent les femmes.

Elles se cherchaient, se groupaient, et visage contre visage, lanternes hautes, elles éprouvaient le besoin de se reconnaître.

— Ce n’est pas possible qu’elle y soit allée !

— Ah ! ouath !

— Et quand elle y serait allée ?

On espérait de papa Iaudi des paroles rassurantes, mais le vieillard agité ne tenait plus en place, marchait le long du mur, l’égratignait de ses ongles et urinait fréquemment, sans effort.

— Voyons, papa Iaudi, entre nous, blague à part, hein ! vieux ! répondez donc.

Il redressait sa taille pour dominer les bavardages, aux écoutes, muet. Les femmes lui secouaient ses mains qui étaient brûlantes.