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Polyte, s’interpose.

Voyons, Morin ! Chez moi ! Attends-le au moins dans la rue.

Morin, riant.

Il se trompe. Vous vous trompez ! Je ne viens pas pour lui faire du mal ! Au contraire ! J’ai tort, Jacques ! Tout le monde me le dit, ma femme, monsieur le maire, l’adjoint, le père Castel, les amis, vous Polyte, je les crois ; je vous crois. Relève-toi, poltron ! C’est Bargette qui m’avait monté le coup.

Jacques, encore sous la table, menaçant.

Oh ! Celle-là !

Morin

Je te l’abandonne ! Assomme-la, si tu veux ! Ma femme, vexée sous le rapport des gifles, voulait me lâcher et se sauver dans sa famille. Je ne veux pas ! J’y tiens, à ma femme. Je n’ai que celle-là ! Puisque je reconnais que j’avais tort ; elle m’a dit : “ Va d’abord faire tes excuses à Jacques. ” Je viens. Me voici. Je m’emballe, mais je ne suis pas têtu. Sors donc de ta niche, grand lâche ! Une poignée de main, Jacques.

Jacques

Sérieusement ?

Morin

Je te jure.

Polyte

Allons ! Jacques ! pas de rancune.

jacques, se redressant.

C’est que… (Il se frotte.)

Morin

Je t’ai donné des coups, tu m’en as rendu. Nous sommes quittes. Tapant, tapant.