Page:Renard - Comedies.djvu/89

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

dormi côte à côte, inévitablement, il aurait bien fallu), là, dans ces rues qui sentent l’huile, le savon et la prose, sous ce soleil commercial, tout fondrait, tout sécherait, mon teint de blonde et votre éclat romanesque.

PIERRE

C’est à ce point que les voyages vous déforment ?

MARTHE

Telle est, mon ami, la farce que nous jouerait la seconde ville de France.

PIERRE

La troisième.

MARTHE

Oui, la troisième, si vous voulez ! Moins penauds, toutefois, si nous avions eu la précaution de prendre un billet d’aller et retour afin de revenir économiquement par le rapide.

PIERRE

Et malheur à qui nous l’aurait fait manquer ! Tout cela est un triomphe facile.

MARTHE

Et la rentrée, hein ! Ah ! la rentrée. (Elle désigne les deux portes des deux ménages) Est-ce que vous apercevez d’ici leurs figures ?

PIERRE

Il y a une bonne distance.