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un vif remue-ménage de chaises. Tout s’incline sur votre sillage, votre cocher se dresse avec plus de style, et parmi les voitures qui semblent s’arrêter, la vôtre roule comme un char vers l’Arc-de-Triomphe !

MARTHE. Elle rit.

Ça, c’est drôle.

PIERRE

Oh ! ce rire musical ! cette alouette qui part de votre bouche ! Et le soir, au théâtre, si quelqu’un murmure : La jolie femme ! — je n’ai pas besoin de chercher des yeux. Je devine que vous êtes dans la salle. Aussitôt, je sens que je vais passer une bonne soirée. La pièce que j’écoute moins me paraît meilleure et le lustre éclaire double !

MARTHE

Et vous dites que c’est fatigant ?

PIERRE

Et je suis à peine en train. Vous n’imaginez pas le nombre de fois que je pourrais vous répéter que vous êtes non une jolie femme, mais la jolie femme, l’idéale !

MARTHE

Oh ! oh ! où voulez-vous que je me mette ?

PIERRE

Plus près de moi… (Marthe se recule.) Et je vous en dirais bien d’autres. Je vous dirais toutes vos grâces, et je ne me priverais pas de vous en inven-