Page:Renard - Comedies.djvu/38

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

les vôtres… ; vous ne vantez point votre esprit. Vous souhaitez qu’on dise de vous : c’est une femme exquise, et non : c’est une femme de mérite… » Et ça ! « Vous ne médisez des autres que s’ils ont commencé les premiers. S’il vous arrive quelquefois de mentir… » Cela m’arrive ?

MAURICE

Oh ! très peu, et innocemment, comme on se teint les cheveux, parce que vous croyez que c’est une grâce de plus.

BLANCHE lit. « Vous aimez la toilette parce que vous lui allez, le théâtre lorsqu’on y rit, et le monde, car une femme de votre âge ne peut pas vivre comme un loup… » Oh ! ça ! « Vous êtes paresseuse, en toute justice, parce qu’il vous semble que le rôle d’une belle femme consiste à rester belle et qu’on lui doit, sans même qu’elle le demande, les habits, l’argent de poche, la nourriture et le logement… »

Elle rit.
MAURICE

Il y a ça ?

BLANCHE, elle lui passe la lettre.

Tenez.

MAURICE

C’est vrai… « Vous ne vous mettez jamais en colère ; vous craignez comme la foudre les explosions d’amour, et vous céderiez tout de suite, sans dis-