chaque soir ici. Les perdrix, dispersées dans le jour, ont l’habitude de se réunir à cette corne du bois où elles passent la nuit. Les unes arrivent en piétant le long des haies. Un vol silencieux et droit rapproche les autres. Dès qu’une perdrix a rejoint la bande, elle se tait, et les appels qui se croisaient d’abord de tous côtés, cessent peu à peu, un à un, jusqu’au dernier qui reste sans réponse.
— Tu parles comme un avocat, dit Nanette, et naturellement tu vas mettre ça dans tes écrits.
— Juste, cousine.
— Et je parie, dit-elle hésitante, que tu y mettras… que je t’ai pris pour le berger de la ferme ?
— Je ne me gênerai pas, cousine.
— Tu as de l’aplomb ! dit-elle. Et si je te le défends ?
— Je vous désobéirai. Mais, au fond, vous êtes flattée.
— Moi, je me fiche de tes écrits ! Je ne sais seulement pas les lire.