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BUCOLIQUES


lier. Elle mit d’abord sur la charrette trois chaises, sa table, ses assiettes, et elle alla les déposer devant la maison qu’elle avait achetée pour y finir le reste de ses jours.

Il lui fallait si peu de logement qu’elle louait la chambre du bas à tante Rose et ne s’était réservé que la chambre du haut.

Les deux femmes, du même âge, vivraient tranquilles, séparées l’une de l’autre ou l’une chez l’autre, comme elles voudraient, à leur goût.

Quand maman Jeanne eut apporté sa commode, puis son linge, enfin le lit et les matelas, elle dit à tante Rose :

— Maintenant, le tout est de les monter là-haut.

— Oui, c’est le tout, dit tante Rose : il faudra une solide échelle.

— L’escalier doit être assez large, dit maman Jeanne.

— Je l’ai bouché, dit tante Rose, il ne me servait à rien,

— Que me cornez-vous là ? dit maman Jeanne.