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BUCOLIQUES


Lemaître que j’ai trahi, de M. Leygues qui m’a décoré, (pourquoi ?) et de M. Combes. Justement il y a dans ma commune un hameau qui s’appelle Combres. Ils criaient : « A bas Combes ! » je criais : « Vive Combres ! »

On traitait, comme il le mérite, Poil de Carotte. Ça devenait une élection littéraire. Me confier des enfants, à moi ! Ma pauvre mère ! On me renvoyait à Paris, à la comédie, à Antoine.

Prévenu tard, j’eus le temps de répondre. Avec cette furie française, qui m’écœure tant chez les autres, je traitai mes adversaires de jésuites. J’étais si pressé ! C’est d’ailleurs ce qui a porté le plus.

Le samedi matin, je pars en tournée jusqu’au soir. La main sans cesse au chapeau, je proteste contre ceux qui attaquent la vie privée.

— Ça n’est pas nous, monsieur ; je suis innocent ; moi aussi j’ai une médaille !

Presque tous les hommes sont aux champs ; je cause avec les femmes, sauf les