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BUCOLIQUES


C’est ton joujou. Je ne te le prête pas, tu comprends, je te le donne, je te le donne.

Berthe

Oui.

Pierre

D’ailleurs, écoute, tu n’en as pas besoin et je te donnerai, un autre matin, quelque chose de bien plus beau.



Pierre, lui dis-je, quand on ne demande rien, on a toujours quelque chose.

C’est là une idée qui l’étonne d’abord. Puis il l’admet. Soit. Il ne demandera plus rien pour lui. Mais, de peur que sa discrétion ne passe inaperçue, il me dit de temps en temps, d’un air dégagé :

— Tu devrais bien acheter quelque chose… pour ma pauvre petite sœur !