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BUCOLIQUES


puits. Mais pour une goutte d’eau sur nos lèvres et nos légumes, quelles transes !



Si j’observe ma maison, quand il fait soleil, si je la mesure du regard et que j’étudie la place qu’elle occupe au village, je me dis : Le tonnerre tomberait plutôt sur mes voisins.

Mais, dès qu’approche l’orage, j’oublie toutes les maisons des autres et je sens bien que le tonnerre ne peut tomber que sur la mienne.



Oh ! ce ciel d’angoisse ! Quand j’étais petit, les nuages passaient moins près de la terre. Je suis sûr que mes nerfs étincellent.

Quel vent ! Les chiens fuient de travers, la queue presque en tête, et les poules roulent comme des ombrelles retournées.