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BUCOLIQUES

N’aie pas peur. Ce que tu entends, c’est une source invisible qui s’échappe des ronces lilliputiennes et cause toute seule. Il n’y a personne. Le petit bois est à Coolus. Je le lui prête.

Je lui prête ses délices.

Je te prête son étroit chemin que tu ne peux suivre que d’un pied, et je te prête, comme des serviteurs, ses arbres élégants qui, pour t’abriter, se passent l’un à l’autre une ombrelle de feuilles.

Mais si tu veux goûter, comme il faut, le charme du petit bois, va de temps en temps jusqu’à la lisière, ouvre les branches et regarde là-bas, ces prés sans herbe, cette route aveuglante et ce clocher pointu qui fond au soleil.

Tout brûle dehors, Coolus ! Ferme vite les branches.