Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/566

Cette page a été validée par deux contributeurs.

alla le soir demander le corps au procurateur[1]. Joseph était un homme riche et honorable, membre du sanhédrin. La loi romaine, à cette époque, ordonnait d’ailleurs de délivrer le cadavre du supplicié à qui le réclamait[2]. Pilate, qui ignorait la circonstance du crurifragium, s’étonna que Jésus fût sitôt mort, et fit venir le centurion qui avait commandé l’exécution, pour savoir ce qu’il en était. Après avoir reçu les assurances du centurion, Pilate accorda à Joseph l’objet de sa demande. Le corps, probablement, était déjà descendu de la croix. On le livra à Joseph pour en faire selon son plaisir.

Un autre ami secret, Nicodème[3] que déjà nous avons vu employer son influence en faveur de Jésus, se retrouva à ce moment. Il arriva portant une ample provision des substances nécessaires à l’embaumement. Joseph et Nicodème ensevelirent Jésus selon la coutume juive, c’est-à-dire en l’enveloppant dans un linceul avec de la myrrhe et de l’aloès. Les femmes galiléennes étaient présentes[4], et sans

  1. Matth., xxvii, 57 et suiv. ; Marc, xv, 42 et suiv. ; Luc, xxiii, 30 et suiv. ; Jean, xix, 38 et suiv.
  2. Digeste, XLVIII, xxiv, De cadaveribus punitorum.
  3. Jean, xix, 39 et suiv.
  4. Matth., xxvii, 61 ; Marc, xv, 47 ; Luc, xxiii, 55.