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très-difficile de déterminer la date des différentes sections qui composent le livre prêté à ce patriarche. Aucune d’elles n’est certainement antérieure à l’an 150 avant J.-C. ; quelques-unes peuvent avoir été écrites par une main chrétienne. La section contenant les discours intitulés « Similitudes » et s’étendant du chapitre xxxvii au chapitre lxxi est soupçonnée d’être un ouvrage chrétien. Mais cela n’est pas démontré[1]. Peut-être cette partie a-t-elle seulement éprouvé des altérations[2]. D’autres additions ou retouches chrétiennes se reconnaissent çà et là.

Le recueil des vers sibyllins exige des distinctions analogues ; mais celles-ci sont plus faciles à établir. La partie la plus ancienne est le poëme contenu dans le livre III, v. 97-817 ; elle paraît de l’an 140 environ avant J.-C. En ce qui concerne la date du qua-

    (dans Irénée, Adv. haer., V, xxxiii, 3-4) à Hénoch, x, 19 et à l’Apocalypse de Baruch, § 29 (Ceriani, Monum. sacra et profana, t. I, fasc. i, p. 80).

  1. Je suis assez porté à croire qu’il y a dans les Évangiles des allusions à cette partie du livre d’Hénoch, ou du moins à des parties toutes semblables. Voir ci-dessous, p. 366, note 4.
  2. Le passage ch. lxvii, 4 et suiv., où les phénomènes volcaniques des environs de Pouzzoles sont décrits, ne prouve pas que toute la section dont il fait partie soit postérieure à l’an 79, date de l’éruption du Vésuve. Il semble qu’il y a des allusions à des phénomènes du même genre dans l’Apocalypse (ch. ix), laquelle est de l’an 68.