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Jésus eut encore un moment de satisfaction humaine[1]. Le bruit de son arrivée s’était répandu. Les Galiléens qui étaient venus à la fête en conçurent beaucoup de joie et lui préparèrent un petit triomphe. On lui amena une ânesse, suivie, selon l’usage, de son petit[2]. Les Galiléens étendirent leurs plus beaux habits en guise de housse sur le dos de cette pauvre monture, et le firent asseoir dessus. D’autres, cependant, déployaient leurs vêtements sur la route et la jonchaient de rameaux verts. La foule qui précédait et suivait, en portant des palmes, criait : « Hosanna au fils de David ! béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! » Quelques personnes même

    Pesachim, 63 b, 91 a ; Sota, 45 a ; Baba metsia, 88 a ; Menachoth, 78 b ; Sifra, 104 b ; Eusèbe et saint Jérôme, De situ et nom. loc. hebr., dans S. Hier. Opp., édit. Martianay, II, col. 442 ; saint Jérôme, Epitaphium Paulæ, Opp., IV, col. 676 ; le même, Comm. in Matth., xxi, 1 (Opp., IV, col. 94) ; le même, Lex. græc. nom. hebr., Opp., II, col. 121-122.

  1. Matth., xxi, 1 et suiv. ; Marc, xi, 1 et suiv. ; Luc, xix, 29 et suiv. ; Jean, xii, 12 et suiv. Le rapprochement avec Zacharie, ix, 9, laisse planer quelque doute sur tout cet épisode. Une entrée triomphale sur un âne était un trait messianique. Comparez Talm. de Bab., Sanhédrin, 98 b ; Midrasch Bereschith rabba, ch. xcviii ; Midrasch Koheleth, i, 9.
  2. Cette petite circonstance vient peut-être de ce qu’on a mal compris le passage de Zacharie. Les écrivains du Nouveau Testament paraissent avoir ignoré la loi du parallélisme hébreu. Comp. Jean, xix, 24.