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fois il semble ne promettre la résurrection qu’aux justes[1], le châtiment des impies consistant à mourir tout entiers et à rester dans le néant[2]. Plus souvent, cependant, Jésus veut que la résurrection s’applique aux méchants pour leur éternelle confusion[3].

Rien, on le voit, dans toutes ces théories, n’était absolument nouveau. Les Évangiles et les écrits des apôtres ne contiennent guère, en fait de doctrines apocalyptiques, que ce qui se trouve déjà dans « Daniel[4] », « Hénoch[5] », les « Oracles sibyllins[6] », l’ « Assomption de Moïse[7] », qui sont d’origine juive. Jésus accepta ces idées, généralement répandues chez ses contemporains. Il en fit le point d’appui de

    dit « des Égyptiens », dans Clém. d’Alex., Strom., II, 9, 13 ; Clem. Rom., Epist. II, 12 ; Talm. de Bab., Berakoth, 17 a.

  1. Luc, xiv, 14 ; xx, 35-36. C’est aussi l’opinion de saint Paul : I Cor., xv, 23 et suiv. (en se défiant de la Vulgate pour le verset 51) ; I Thess., iv, 12 et suiv. Voir ci-dessus, p. 57.
  2. Comp. IVe livre d’Esdras, ix, 22.
  3. Matth., xxv, 32 et suiv.
  4. Voir surtout les chapitres ii, vi-viii, x-xiii.
  5. Ch. i [xlv-lii, lxi, suspects d’interpolation], xciii, 9 et suiv.
  6. Liv. III, 573 et suiv. ; 766 et suiv. ; 795 et suiv.
  7. Dans Hilgenfeld, Novum Test. extra canonem recept., p. 99 et suiv.