Page:Renan - Vie de Jesus, edition revue, 1895.djvu/408

Cette page a été validée par deux contributeurs.

terme à trois ans et demi[1]. L’ « Ascension d’Isaïe[2]» adopte un calcul fort approchant de celui-ci.

Jésus n’alla jamais à une telle précision. Quand on l’interrogeait sur le temps de son avénement, il refusait toujours de répondre ; une fois même il déclare que la date de ce grand jour n’est connue que du Père, qui ne l’a révélée ni aux anges ni au Fils[3]. Il disait que le moment où l’on épiait le royaume de Dieu avec une curiosité inquiète était justement celui où il ne viendrait pas[4]. Il répétait sans cesse que ce serait une surprise comme du temps de Noé et de Lot ; qu’il fallait être sur ses gardes, toujours prêt à partir ; que chacun devait veiller et tenir sa lampe allumée comme pour un cortége de noces, qui arrive à l’improviste[5] ; que le Fils de l’homme viendrait de la même façon qu’un voleur, à l’heure où l’on ne s’y attendrait pas[6] ; qu’il apparaîtrait comme un éclair, courant d’un bout à l’autre de

    régnant est Galba. La bête qui doit revenir est Néron, dont le nom est donné en chiffres (xiii, 18).

  1. Apoc., xi, 2, 3 ; xii, 6, 14. Comp. Daniel, vii, 25 ; xii, 7.
  2. Chap. iv, v. 12 et 14. Comp. Cedrenus, p. 68 (Paris 1647).
  3. Matth., xxiv, 36 ; Marc, xiii, 32.
  4. Luc, xvii, 20. Comp. Talmud de Babyl., Sanhédrin, 97 a.
  5. Matth., xxiv, 36 et suiv. ; Marc, xiii, 32 et suiv. ; Luc, ii, 5 ; x et suiv ; xvii, 20 et suiv.
  6. Luc, xii, 40 ; II Petr., iii, 10.